Libtayo est un anticorps monoclonal entièrement humain qui se lie au récepteur de checkpoint immunitaire PD-1 (récepteur-1 de mort cellulaire programmée) sur les lymphocytes T. Sa liaison au récepteur PD-1 permet d’empêcher les cellules tumorales d’emprunter la voie PD-1 et donc d’inhiber la fonction des lymphocytes T.
Administré en première ligne, en monothérapie ou en association avec une chimiothérapie, le Libtayo a permis d'observer une amélioration de la survie globale des patients porteurs d'un cancer du poumon. Le groupe visait plus particulièrement à évaluer l'efficacité du Libtayo face aux cancers du poumon dits "non à petites cellules" (CPNPC), la forme la plus répandue, quand ils sont à un stade avancé.
Des résultats ont pu être observés lors de l’essai de phase III dans lequel 710 patients ont été recrutés dans 24 pays. Parmi les patients inclus dans l’essai, 12 % d’entre eux présentaient des métastases cérébrales prétraitées cliniquement stables, 44 % des cellules épidermoïdes et 16 % un CPNPC localement avancé ne se prêtant pas à une chimio radiothérapie définitive. Les patients traités par Libtayo ont reçu une dose de 350 g par voie intraveineuse toutes les trois semaines pendant une durée maximale de 108 semaines, tandis que ceux traités par chimiothérapie ont reçu un doublet de chimiothérapie à base de platine, choisi par l’investigateur, pendant quatre à six cycles (avec ou sans chimiothérapie d’entretien par pemetrexed). Les critères d’évaluation principaux de l’essai étaient la survie globale et la survie sans progression.
Dans la population globale, Libtayo a permis de réduire le risque de décès de 32 % et de prolonger la survie globale médiane de huit mois, comparativement à la chimiothérapie. La survie globale médiane s’est établie à 22 mois pour les patients traités par Libtayo, contre 14 mois pour ceux traités par chimiothérapie. Conformément à ce qui a été publié dans The Lancet, Libtayo a permis de réduire de 43 % le risque de décès, comparativement à la chimiothérapie, chez les patients dont le niveau d’expression confirmé de PD-L1 était supérieur ou égal à 50 %.
La Commission européenne (CE) a donc approuvé l’inhibiteur de PD-1 Libtayo® (cemiplimab) de Sanofi et Regeneron pour le traitement de première ligne de patients adultes atteints d’un cancer du poumon non à petites cellules (CPNPC) exprimant ≥50 % de cellules tumorales PD-L1 positives, mais négatif pour les aberrations EGFR, ALK ou ROS1, le 25 juin 2021. La CE a également approuvé Libtayo pour les traitements du cancer de la peau et de l’utérus.
Manon Cohen
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