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  • Photo du rédacteurApiep Chatenay-malabry

La désinformation médicale


Durant ces dernières années, le progrès scientifique a beaucoup évolué. C’est pourquoi, aujourd’hui de nombreuses questions se posent.

Chaque jour, nos besoins augmentent et de nouvelles technologies, progrès scientifiques et nouveaux produits se développent. Ce qui nous mène alors à un nouveau questionnement : qu’y a-t-il dans ces nouveaux produits, dans notre alimentation et dans nos médicaments ?


Avec l’ère industrielle, le monde serait-il devenu nocif ? L’inquiétude des citoyens grandit et une partie de la population accuse l’industrie de nous cacher la vérité. Pourtant celle-ci s’en défend. Comment connaitre la vérité et comment s’informer réellement ?


Un des rôles de la science est de mettre en évidence les mécanismes naturels et de trouver une explication à chaque fait observé.

De par ses réponses, la science devient alors une cible, une activité à influencer, mimer, ou même corrompre.


Les différentes industries tournent la science et les recherches à leur avantage pour vendre leurs produits. Une des méthodes utilisées par les industriels est de nous noyer d’informations pour justement nous faire douter des discours scientifiques et des différentes études pouvant les incriminer.


Tout ceci mène alors à une certaine désinformation. C’est un ensemble de techniques de communication visant à tromper des personnes pour protéger des intérêts ou influencer l'opinion publique. L'information fausse ou faussée est à la fois « délibérément promue et accidentellement partagée ».


Quel rôle ont joué les industries ?


Prenons l’exemple de l’industrie du tabac. Dans les années 50, le tabac est consommé dans l’insouciance, jusqu’à ce que de nombreuses études scientifiques montrent une corrélation entre le tabagisme et les cancers du poumon.

Confrontée aux preuves et aux progrès de la science, l’industrie du tabac se trouve alors sérieusement menacée ; leur réaction sera de dire qu’ils sont profondément soucieux et préoccupés, et vont alors financer de nombreuses études et recherches. Ils disent vouloir s’engager à aider la recherche sur le tabac et la santé.

Ces recherches sont cependant des « recherches de diversion ». Il y a une quantité astronomique d’études et d’expériences, sur une multitude de sujets très vastes autour des cancers et problèmes de santé ; ce qui leur permet donc de dire qu’on ne peut pas affirmer la cause de cette augmentation de cancers.

Ainsi ils utilisent la méthode scientifique et sèment le poisson dans la multiplication de données : ils détournent les soupçons en multipliant les suspects, ce qui se révèlera être une stratégie efficace pour semer la confusion.


Il s’agit alors de semer le doute pour gagner du temps. Cette méthode a par la suite été reprise par d’autres industries :

· les algues vertes augmentent dans les océans du fait des nitrates issus de l’élevage, on accuse les rejets des villes

· les abus de sucre causent des maladies cardiovasculaires, on accuse l’excès de graisses

· les insecticides sont soupçonnés de tuer les abeilles, on accuse les parasites et autres pathogènes…


Lorsqu’une substance est suspectée, de nombreuses recherches et études émanent et les industries en profitent pour semer la confusion, et ainsi gagner du temps amenant à la création de décennies de désinformation et de retard.


Pour en revenir à la crise du tabac, certaines études rationnelles ont prouvé que le tabagisme passif était également dangereux et la cause de cancers. L’industrie du tabac s’est donc attaquée à l’épidémiologie.

Les études épidémiologiques qui comparent la survenue de cancers dans les populations victimes du tabagisme passif et dans des populations saines, ont montré que le tabagisme passif augmentait de 1,3 fois la survenue de cancer du poumon. Cependant, les industries ont affirmé que toute étude ne montrant pas un doublement du risque ne serait pas assez probante.


Un autre produit a également été au centre de nombreuses études et débats : il s’agit du bisphénol A retrouvé dans certains plastiques (notamment dans les biberons). Aujourd’hui, il est officiellement reconnu comme perturbateur endocrinien et interdit par la réglementation française dans la composition de contenants alimentaires.

Il a été découvert que ce produit était dangereux à de très faibles doses, alors qu’à l’époque, les toxicologues disaient que la dose était proportionnelle au danger et donc que c’était la dose qui faisait le poison.


Il faut savoir que lorsque le danger de ce perturbateur endocrinien a été mis en évidence, les différentes compagnies et industries commercialisant des produits à base de bisphénol A gagnaient 2,4 milliards de dollars par heure !

Ainsi lorsque les études scientifiques ont montré un danger au niveau de l’appareil reproducteur avec ce produit, les industries ont réagi de plusieurs manières :

· la veille de la publication de l’article et de l’étude du scientifique ayant prouvé un effet néfaste sur la santé du Bisphénol A, un représentant de l’industrie a tenté de proposer un arrangement financier pour éviter sa parution

· elles ont aussi financé des études où les souris étaient spécifiquement choisies et sélectionnées de manière à ce qu’elles soient insensibles au Bisphénol A. Le résultat de ces études ne montrait donc aucun danger à faibles doses.


L’ignorance autour de ce produit a alors perduré durant plusieurs années.


La vaccination aussi touchée


Plus récemment, la rougeole a fait un retour fracassant. L’OMS a annoncé 37 décès et 41000 Européens contaminés entre Janvier et Juin.

La baisse de la couverture vaccinale est responsable de cette résurgence de la maladie.

En 1998, Andrew Wakefield, gastroentérologue britannique a accusé le vaccin ROR (rougeole, rubéole, oreillons) d’être à l’origine d’une nouvelle forme d’autisme.

Cependant, l’étude a été contredite par tous les travaux ultérieurs. En effet l’étude de Andrew Wakefield s’est révélée frauduleuse car elle ne portait que sur un échantillon réduit de douze enfants autistes et aucune comparaison n’avait été effectuée avec des individus en bonne santé.

Plus tard, des liens d’intérêts non déclarés entre le gastroentérologue et une organisation d’avocats anti-vaccination, qui avait sponsorisé l’étude, ont été révélés. L’autorité de surveillance médicale britannique a radié le praticien de l’Ordre des médecins britanniques en 2010.

Cependant, il était trop tard car le doute s’est installé vis-à-vis de la vaccination, remettant en question le rapport bénéfice/risque. Aujourd’hui, de nombreuses personnes refusent de se vacciner et de vacciner leurs enfants redoutant des effets secondaires.


Les intérêts économiques sont-ils la cause ?


En clair, le progrès scientifique se heurte à l’économie ; car elle valorise la science lucrative, que l’on peut monétiser.

Les chercheurs et les laboratoires se retrouvent en compétition face aux investisseurs qui cherchent des études qui pourront leur rapporter un maximum ; ils doivent faire valoir leurs spécificités et se rendre attrayant grâce à des mots clés. En 2000 c’était « la génomique », en 2010 la « nanotechnologie » et aujourd’hui « l’intelligence artificielle », ce qui laisse des sujets moins à la mode ou moins rentables non abordés. Des territoires scientifiques sont désertés ; c’est ce qui est appelé la « science non faite » par certains chercheurs, c’est-à-dire les domaines scientifiques non étudiés car il n’y a aucun impératif commercial.


Un phénomène amplifié par les réseaux sociaux


De plus l’essor du numérique et plus particulièrement celui des réseaux sociaux a créé un écosystème d’information peuplé d’une cacophonie d’opinions et d’une quantité sans précédent de données sur de nombreux sujets. Le domaine de la santé n’y échappe pas, il est constamment confronté à la diffusion d’informations sanitaires fausses, inexactes ou incomplètes.

La crise de la Covid-19 a particulièrement mis en lumière ce phénomène. Au cours de cette crise, de nombreuses théories ont émergées : théories du complots, déformation d’actualités, faux remèdes. Les variétés de fake news relatives à la pandémie sont nombreuses.

Avec l’essor des communications on est constamment submergé d’informations de toute part. De plus nous n’avons pas forcément les connaissances pour faire la part des choses ; ce qui a tendance à nous perdre.

Voici tout ce qui constitue une désinformation médicale.


Charlotte Dellinger


Sources : Arte, Egora, LCI

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