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  • Photo du rédacteurApiep Chatenay-malabry

Les inégalités mondiales de la vaccination contre le Covid 19

Le système international Covax, créé notamment par l'OMS, vise à fournir cette année des doses à 20% de la population de près de 200 pays et territoires, et permettre à 92 États et territoires défavorisés de recevoir gratuitement des vaccins financés par des nations plus prospères. De plus, ce système a permis à ce jour de distribuer plus de 31 millions de doses dans 57 pays.


Cependant, d’importantes inégalités se sont crées face à la vaccination contre le coronavirus car les doses ont été manquantes. De ce fait, le mécanisme Covax a expédié en Afrique environ 150 millions de vaccins de moins que ce qui était prévu. L’Afrique n’a pu vacciner que 50 millions de personnes, soit 3,6 % de sa population. En prenant en compte ce déficit, 470 millions de doses de vaccins attendues sur le continent permettront de vacciner seulement 17% de la population, a estimé le bureau régional pour l’Afrique de l’Organisation mondiale de la santé lors de son briefing hebdomadaire. Pour atteindre l’objectif mondiale de vacciner 40 % de la population à la fin de l’année, il faudrait deux fois plus de doses de vaccins. Cette insuffisance intervient alors que l’Afrique a franchi la barre des 8 millions d’infections.

Globalement, seulement 0,1% des doses administrées dans le monde l'ont été dans des pays à "faible revenu", tandis que les pays à "revenu élevé" (16% de la population mondiale) concentrent plus de la moitié des doses injectées (56%). Par exemple au Sénégal 5,25 % de la population du pays est vaccinée contre 74,19 % au canada. De même à Haïti 0.25% de la population a été vaccinée.


De plus, une étude de l'institut de recherche RAND EUROPE a montré qu’un accès moindre des pays pauvres aux vaccins aurait aussi un impact important sur les économies du monde entier, y compris pour les pays les plus riches. Les chercheurs se sont basés sur les échanges entre pays développés et moins développés dans différents secteurs : le tourisme, l'industrie du divertissement, les transports ou encore la vente au détail. Et ils ont ensuite modélisé trois scénarios :

- Le premier scénario est celui d'un monde sans vaccin. Dans ce cas, le PIB mondial aurait chuté de 2 800 milliards d'euros, ce qui correspond à l'équivalent du PIB annuel français.

- Deuxième scénario : seuls les pays ayant développé les vaccins (les Vingt-Sept de l'Union européenne, le Royaume-Uni, les Etats Unis, la Chine, la Russie ou encore l'Inde) y ont accès. Dans ce cas, la chute du PIB mondial serait logiquement moindre, mais reste importante : - 1000 milliards d'euros sur un an.

- Troisième scénario : intégration des pays moins développés dans la campagne de

vaccination. La chute du PIB serait réduite à 126 milliards d'euros par an au niveau mondial. Dans ce scénario, 70 pays pauvres d'Afrique et d'Asie n'ont toujours pas d'accès aux vaccins, ce qui entraînerait une perte de 40 à 190 milliards de dollars par an pour les pays développés.

Finalement, l’accès à la vaccination des pays les plus pauvres serait bénéfique pour la santé et l’économie mondiale.


Manon COHEN



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