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  • Photo du rédacteurApiep Chatenay-malabry

Quelques avancées en oncologie

Octobre rose, campagne de lutte contre le cancer du sein et Movember contre les cancers masculins (prostate, testicules, etc.) ; ces derniers mois sont rythmés par des mouvements de lutte contre le cancer. A cette occasion, il semble intéressant de parler du domaine de l’oncologie, dans lequel les recherches avancent considérablement chaque jour. Voici donc une présentation de deux avancées récentes dans ce domaine.

Cancer du Pancréas : un nouvel espoir

Le cancer du pancréas représente 2,5% des cas de cancer. Celui-ci est particulièrement agressif, avec une durée de vie médiane après diagnostic d’environ 5 à 6 mois, un taux de survie à 5 ans d’environ 5% et des cas rares de rémission complète (American Cancer Society, 2008). Ces statistiques déplorables sont en partie liées au fait qu’il n’existait jusque-là pas encore de marqueur biologique permettant d’établir de manière fiable un diagnostic précoce du cancer du pancréas.

Le lundi 2 novembre, une lueur d’espoir quant à la prise en charge de ce cancer a vu le jour. En effet, des chercheurs du Centre de Recherche en Cancérologie de Marseille (CRCM) et des cliniciens de l’Institut Paoli-Calmettes (IPC) en collaboration avec des bioinformaticiens de la Ligue Contre le Cancer ont identifié la “signature moléculaire” de la tumeur, c’est à dire le profil des ARNs produits par les cellules cancéreuses. Cette nouvelle signature, appelée PAMG (pancreatic adenocarcinoma molecular gradient), permet de prédire de façon fiable l’évolution de la maladie, la survie globale du patient, ainsi que sa sensibilité au protocole de chimiothérapie en vigueur. Cette découverte va donc permettre de déterminer avec précision le traitement le plus efficace pour chaque patient atteint du cancer du pancréas. L’IPC déclare : "On est passé, en quelque sorte, du blanc et noir à une gamme très large de gris qui permet de préciser le diagnostic et par conséquence de prédire le pronostic". De plus, les chercheurs de l’IPC ont validé l'étude rétrospective, en travaillant sur 200 échantillons de tumeurs prélevées sur des patients et maintenues en vie en laboratoire, et attendent maintenant le financement pour une étude clinique prospective (Revue EbioMedicine, juillet 2020).

Cette avancée majeure va sans nul doute permettre d’éviter des traitements inutiles, des effets secondaires lourds, des dépenses de santé publique non nécessaires mais va surtout offrir un nouvel espoir de guérison face à ce cancer souvent mortel.

Cancer du poumon non à petites cellules EGFR+ : non à la récidive !


Le cancer bronchique dit “non à petites cellules” (CBNPC) représente la forme la plus fréquente des cancers pulmonaires avec environ 85% des cas (Référentiel National de RCP, 2014). 10% des personnes atteintes par un CBNPC présentent une mutation du gène des récepteurs du facteur de croissance épidermique, l’EGFR. Une mutation de ces récepteurs induit une croissance plus rapide de la tumeur. Cette mutation se retrouve plus souvent chez les femmes, les non-fumeurs, les personnes d’origine asiatique ou chez les personnes atteintes d’adénocarcinome. Une des problématiques principales de ce cancer est le risque de récidive, très élevé, même après une chirurgie tumorale suivie d’une chimiothérapie adjuvante. Cependant, la thérapie ciblée, jusqu’ici majoritairement utilisée sur les formes avancées (métastatiques) du cancer, a aujourd’hui un intérêt démontré dans le traitement des stades plus précoce de cancer du poumon non à petites cellules EGFR+.


En effet, lors du congrès international ASCO20 (American Society of Clinical Oncology), tenu en juin 2020, on avait appris les résultats concluant d’une thérapie ciblée dite de 3ème génération avec la molécule osimertinib (Tagrisso®, Astra Zeneca). L’étude multicentrique de phase 3, nommée “essai Adaura” menée sur 700 personnes atteintes d’un CBNPC EGFR+, à qui la molécule a été administrée la molécule une fois la tumeur retirée par chirurgie, a démontré que le taux de survie sans récidive à 24 mois était de 89% dans le bras osimertinib (95% CI, 85 à 92) contre 52% dans le bras placebo (95% CI, 46 à 58) avec un hasard ratio pour la mort ou la récidive de 0,20 (99.12% CI, 0,14 à 0,30 ; P<0.001) . Le risque de récidive était donc réduit de près de 80%.


L'intérêt de cette thérapie a de nouveau été confirmé le mois dernier lors du congrès européen du cancer ESMO (European Society for medical oncology) 2020 avec un ajustement du résultat de l’étude, passant de 80 à 82% de risque de récidive en moins.


L’osimertinib pourrait donc prochainement être prescrit à des stades plus précoces de la tumeur, en réduisant de 82% le risque de métastases.


Yosser ESSID


Sources :

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